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La Terre est ronde et la Covid-19 n’y changera rien

Pour chacun d’entre nous, l’année 2020 restera placée sous le signe du coronavirus, qui a changé le monde en un rien de temps. Les entreprises ont littéralement dû fermer leurs portes et une même question était dans tous les esprits : que faire maintenant ?

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Temps de lecture min. 10

Pour Jo Caudron, expert en numérique, la meilleure vision possible de l’avenir n’a guère changé : il jette un regard optimiste sur le monde (des affaires) de demain... un monde nouveau et transformé.

Qui est Jo Caudron ?

Jo Caudron

Jo Caudron est actif dans le secteur numérique depuis 25 ans. En tant que co-fondateur de la société d’innovation Scopernia, anciennement Duval Union Consulting, il peut se présenter comme un pionnier de la numérisation du monde des affaires moderne. Sa mission ? Aider les entreprises à élaborer des stratégies commerciales pour préparer l’avenir.

Au fil des ans, Jo a développé un sens aigu des tendances et de la transformation numériques. Il a décrit sa vision dans deux ouvrages intitulés « Digital transformation » et « Het nieuwe tv-kijken ». Fin 2019, il a publié le livre « De wereld is rond », dans lequel il incite les entreprises et les pouvoirs publics à envisager l’avenir avec optimisme. Une vision positive du monde à laquelle il continue de croire résolument, pendant comme après la Covid-19.

Une vision optimiste de l’avenir

Les périodes de crise s’accompagnent souvent d’un sentiment d’incertitude. Le monde retombera-t-il sur ses pattes ? Y aura-t-il encore suffisamment de travail ? Le gouffre économique pourra-t-il encore être comblé ? Nous nous concentrons principalement sur les aspects négatifs, en oubliant que nous pouvons aussi choisir d’envisager l’avenir avec optimisme. Pourtant, nous avons besoin de cet état d’esprit optimiste pour élaborer des plans d’avenir et continuer d’avancer. En effet, pour pouvoir diriger une équipe avec optimisme, vous devez impérativement oser être, vous-même, optimiste.

Dans la difficulté, deux choix s’offrent généralement à vous. Vous pouvez décider de vous cantonner à faire des économies ou continuer à viser la croissance. Même dans les périodes de crise, c’est cette deuxième option qui s’avère la plus judicieuse à long terme. Du moins si vous apprenez à définir le terme « croissance » au sens le plus large. La croissance n’implique pas forcément d’engranger des bénéfices. Nous pouvons aussi nous fixer d’autres objectifs, comme offrir davantage d’emplois ou mieux répondre aux problèmes de mobilité actuels.

La tempête parfaite

La numérisation du monde des affaires moderne est une transformation que nous voyons venir depuis des années et à laquelle nous nous préparons, plus ou moins intensivement, depuis un certain temps. Mais que faire si cela ne suffit pas ? La numérisation n’est pas le seul phénomène à exercer un impact majeur sur nos modes de travail d’aujourd’hui et de demain.

La crise du coronavirus en est la preuve parfaite. Des aspects qui, avant, étaient considérés comme un luxe, notamment la possibilité de télétravail ou l’investissement dans une production plus locale, deviennent soudain une nécessité, voire une obligation. Malgré l’urgence de la situation, c’est toujours nous qui sommes à la barre. Après tout, ici aussi, il nous appartient de choisir d’aborder ces transformations avec optimisme et d’en tirer parti. Ces considérations s’appliquent à trois domaines en particulier. Trois domaines en constante évolution, même en temps de crise.

1. Le marché du travail

« Travailler », qu’est-ce que cela signifie encore au juste ? Depuis la Covid-19, la réalité autrefois lointaine du « chômage technique » s’est invitée dans notre quotidien. Ce chômage vient s’ajouter à la crainte de voir l’intelligence artificielle nous prendre nos emplois, une crainte déjà bien ancrée dans les esprits avant la crise actuelle. Nous entendons souvent dire que nous devrons travailler plus longtemps que les générations précédentes. Mais y aura-t-il encore assez de travail à se répartir et sous quel type de contrat pourrons-nous rester actifs ?

La réponse à toutes ces questions est en fait très simple : c’est nous qui choisissons, ici et maintenant. Si notre premier et unique but est de réaliser des économies, nous remplacerons autant que possible le personnel par des machines et des robots. Si, à l’inverse, nous préférons opter pour la stabilité et une vision à long terme, nous confierons les tâches d’exécution à des ordinateurs, et ferons appel au personnel pour améliorer le service correspondant. En fin de compte, cette approche nous assure de meilleurs résultats. Au lieu de penser uniquement en termes de production et de vente, nous pouvons aussi miser sur la mise à disposition de solutions et l’investissement dans les compétences générales de nos collaborateurs. Logique, puisque ce sont précisément ces compétences générales, dites soft skills, qui différencient les humains des machines. Nous devons dès aujourd’hui commencer à réfléchir à ces nouvelles fonctions sur le marché du travail de demain.

2. La mondialisation vs la localisation

Au cours des 75 dernières années, nous avons progressivement pris l’habitude de dissocier les fonctions essentielles de notre vie. Nous n’habitons pas là où nous travaillons, nous n’envoyons pas nos enfants à l’école la plus proche, mais prenons soin de choisir le meilleur établissement. Nous nous rendons même dans d’autres villes ou pays pour faire nos courses. Au 21e siècle, ce type de vie « linéaire » s’avère avoir un impact majeur sur notre climat, notre santé, mais aussi notre qualité de vie. Chaque jour, nous perdons un temps précieux dans nos déplacements multiples.

Et nous en avons assez. C’est pourquoi nous cherchons de plus en plus à revenir à une organisation « circulaire » de notre vie, avec un rapprochement géographique des fonctions essentielles. Les nouvelles initiatives telles que le Nieuw Zuid à Anvers, qui regroupe lieux de vie, lieux de travail et commerces en un seul endroit, ne feront donc plus exception.

Pendant la crise du coronavirus également, la transition de la mondialisation à la localisation est perceptible. « Achetez local » est devenu un véritable slogan et, grâce au télétravail imposé, nous avons découvert que nous ne sommes pas obligés d’habiter à proximité de l’entreprise pour rester en contact avec le monde professionnel sans avoir à effectuer de longs déplacements au quotidien.

3. La mobilité

Le télétravail est fortement recommandé et nos voitures restent de plus en plus souvent garées devant notre porte. Malgré cela, la mobilité reste une problématique majeure dans notre pays. Nous ne pouvons plus nier l’aggravation des embouteillages ni l’impact du trafic sur le climat. Mais si nous regardons bien autour de nous, nous constatons que les solutions à ces problèmes sont déjà en train d’être mises sur pied, ici et maintenant. Les jeunes professionnels cherchent à nouveau un emploi là où ils vivent, les villes et communes investissent dans de nouveaux plans de circulation, et le succès d’initiatives comme Poppy, Scooty et Bird prouve que les services de partage ont un bel avenir devant eux.

Une approche globale

Les problèmes qui ont trait à l’un de ces trois domaines ont de grandes répercussions sur les deux autres. La bonne nouvelle, c’est que ce principe s’applique aussi aux solutions. Dès lors, il est crucial que nous apprenions à considérer les défis actuels dans leur ensemble.

Imaginons que nous cherchions à résoudre le problème des embouteillages à Bruxelles. Nous pourrions miser sur les transports publics. Mais, dans ce cas, nous nous limiterions à une solution partielle.

Dans le cadre d’une approche globale, nous optons pour une vision plus large du problème et nous posons d’autres questions : ne pourrions-nous pas faire en sorte de réduire la nécessité des déplacements ? À son tour, ce mode de réflexion a un effet sur notre façon de travailler. En effet, le service RH ne s’occupe dès lors plus exclusivement du budget de mobilité, mais aussi des outils numériques permettant aux collaborateurs de télétravailler ou de travailler depuis des espaces de co-working. Cette collaboration entre les services RH et IT a des répercussions positives à divers niveaux : le problème des embouteillages, la problématique climatique et le désir croissant de revenir à un mode de vie circulaire.

Le coronavirus comme accélérateur de solutions

À l’ère du coronavirus, nous réalisons en dix jours ce qui aurait pris dix ans dans le « bon vieux temps » : du jour au lendemain, nous avons tous été contraints et forcés de télétravailler, d’abandonner la voiture, d’acheter local et de nous familiariser avec toutes sortes d’outils numériques.

Il est des « mesures corona » que nous avons hâte de pouvoir supprimer. Nous souhaitons au plus vite pouvoir reprendre nos amis dans nos bras, boire un verre en bonne compagnie dans un établissement ou prévoir une journée de shopping effréné. Mais, pour d’autres aspects, la « nouvelle normalité » ne présente-t-elle pas un meilleur potentiel ? La question est de savoir dans quelle mesure nous, en tant qu’organisations, voulons ou devons revenir en arrière. Au lieu de parler d’une stratégie de « sortie de crise », ne devrions-nous pas envisager une stratégie d’« entrée dans une nouvelle normalité » ? Voulons-nous simplement retrouver le monde d’avant la crise ou visons-nous un monde meilleur ?

Les ingrédients d’un avenir optimiste

Pour prédire l’avenir, il faut regarder attentivement la situation d’aujourd’hui. Les solutions de demain existent déjà, mais elles sont encore discrètes et méconnues. Cette vérité vaut aussi pour les entreprises. Si nous voulons nous en sortir dans le monde des entreprises d’après la crise sanitaire, nous devons accorder toute notre attention aux tendances actuelles.

Les tendances et prévisions ne sont pas des vérités absolues, mais elles peuvent le devenir et exercer un impact sur vos activités. C’est pourquoi il importe d’évaluer l’impact de chaque défi sur votre organisation et de vérifier dans quelle mesure vous êtes prêts pour cette transformation. Trois cas de figure peuvent se présenter :

  1. La transformation n’impactera pas votre organisation: La transformation restera sans conséquence pour votre organisation ? Il vous suffit donc de l’ignorer. Elle ne vous concerne pas.
  2. Elle impactera votre organisation, et vous n’êtes pas prêts: Lorsque la transformation promet d’avoir des conséquences pour votre organisation, mieux vaut ne pas attendre que la situation se présente pour agir. Passez à l’action ici et maintenant et commencez à planifier pour plus tard.
  3. Elle impactera votre organisation, et vous êtes prêts: Lorsque les évolutions futures auront un impact sur votre organisation, mais que vous êtes prêts pour cette transformation, vous pouvez endosser un rôle de leader et marquer l’avenir de votre empreinte.

The time is now

Cette approche globale exige une nouvelle mentalité. En premier lieu chez les dirigeants d’entreprise. Ceux-ci doivent se demander à quoi ressemblera le monde dans dix ans. Et quel rôle y occuperons-nous ? Certes, il est impossible de répondre avec exactitude à cette question. Mais il est essentiel que chaque entreprise y réfléchisse. Tout d’abord parce que l’humain a besoin de temps pour s’adapter au changement. Ensuite parce que le changement est imprévisible et donc souvent surprenant. Prenons par exemple l’essor de la voiture électrique. L’an dernier, on en parlait à peine au Salon de l’Auto. Et pourtant, cette année, le sujet est sur toutes les lèvres. Les entreprises doivent se préparer à ce genre d’accélération en réfléchissant en permanence à l’avenir : que ferons-nous si [...] ?

L’étape suivante ? Convaincre vos collaborateurs de votre projet d’avenir. Pour y parvenir au mieux, présentez-leur une vision optimiste. Nous attendons toujours plus de flexibilité de la part des travailleurs. À nous de leur expliquer le pourquoi du comment, les raisons pour lesquelles ils doivent développer de nouvelles compétences. Ils doivent être convaincus que même la disparition de leur poste dans cinq ans n’a rien de dramatique. Pourquoi ? Parce que, d’ici là, ils évolueront tout simplement vers de nouvelles fonctions.